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On KAWARA

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(Kariya, 1933 – New-York, 2014)

Né à Kariya, au Japon, en 1933, On Kawara a grandi dans une communauté intellectuelle marquée par une mixité culturelle et religieuse, incluant des références shintos, bouddhistes et chrétiennes. Il n’avait que 13 ans lorsque la Seconde Guerre mondiale prit fin avec les bombardements d’Hiroshima et Nagasaki, qui affectèrent profondément ses premières œuvres, les Tanatophanies. En 1951, Kawara quitte sa ville natale pour s’installer à Tokyo où il étudie la philosophie européenne, la politique et la théorie psychanalytique. Il devient vite une figure importante de l’avant-garde tokyoïte et décide de partir à Mexico City afin de commencer une nouvelle vie.

Kawara séjourne 4 ans au Mexique, pays dans lequel il prend conscience des aléas du temps et des personnes, aspects quasi inexistants au Japon, où tout semble défini par la tradition, prévu, planifié à l’avance.

En 1963, Kawara visite la grotte préhistorique d’Altamira en Espagne, et subit un choc visuel ; il décide alors de développer un art radical, qui le rapproche dès lors de l’art conceptuel.

On Kawara s’installe en 1964 à New York où il explore cet univers des idées, en s’intéressant particulièrement au langage et à l’écriture. Le 4 janvier 1966 (January 4, 1966), il commence sa série des Date Paintings, monochromes rouges, bleus ou gris, dans lesquels il inscrit avec minutie la date du jour en blanc. Il débute aussi la série Today, chronique du passage du temps. Ces séries feront l’objet de plus de mille peintures réparties sur plus de 130 lieux du monde entier.

Entre 1968 et 1979, Kawara produit trois autres séries qui prennent l’aspect d’enregistrements de sa vie quotidienne. Pour I Got Up, Kawara envoie des cartes postales à ses amis en mentionnant seulement l’heure à laquelle il s’est réveillé ce jour. Dans I Met, il liste les personnes croisées chaque jour. Et la série I Went est une forme d’archive de ses allers-venus dans la ville sur des cartes.

Se construit alors un réseau précis d’informations à la fois intimes et impersonnelles, basées sur l’espace-temps, la neutralité et le détachement. En filigrane, Kawara tisse néanmoins une autobiographie détaillée de son existence. 

Dans la série I Am Still Alive (1970-2000), il envoie des télégrammes, messages puis tweets à ses amis et collègues pour les avertir qu’il est toujours en vie, mettant ainsi l’accent, avec humour, sur la notion de vulnérabilité de chacun. 

I GOT UP AT 2:18 P.M., 1978
Épreuve photomécanique sur carte postale timbrée et affranchie
9 x 14 cm

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