Nikifor KRYNICKI
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Krynica-Zdrój (POLOGNE), 1895 – Folusz (POLOGNE), 1968
Epifaniusz Drowniak, ou Nikifor Krynicki selon son pseudonyme, nait en Pologne en 1895. Il passe les premières années de sa vie dans la pauvreté avec sa mère. Il devient orphelin durant la Première Guerre Mondiale et se retrouve isolé et marginalisé au sein de son village de Krynica. Epifaniusz commence à utiliser son surnom « Nikifor » dès l’enfance, et l’emploie notamment lors de sa première exposition à Varsovie en 1949. Le moment où Nikifor commence à pratiquer le dessin et la peinture est inconnu, mais son objectif semble d’avoir toujours voulu devenir peintre. Ses œuvres les plus anciennes conservées datent de 1920 et démontrent déjà de grands efforts et une véritable volonté de perfectionner sa technique. On rattache couramment sa production à l’art naïf et à l’art brut.
Nikifor représente souvent des thèmes sacrés dans son oeuvre, avec un sujet particulièrement récurrent : celui de l’église catholique grecque, dont l’image se profile sur la ligne d’horizon. Il recourt également à des thèmes profanes tels que des vues de paysages, d’architectures ou le portrait. Ses œuvres, sur papier, sont toujours de petit format. D’une extrême pauvreté, il avait l’habitude de réemployer toute sortes de supports (emballages, livres scolaires…) et de les peindre recto-verso. Il vivait de la vente de ses dessins, « juste assez pour vivre » selon ses mots. Sa réputation commence cependant à grandir dans les années 1950-1960 lorsqu’Ella et Andrzej Banach, collectionneurs, découvrent son travail. Ils l’exposent, écrivent et veillent sur lui. Il est dès lors exposé dans de nombreux pays (Pologne, France, Belgique, Pays-Bas…) et notamment à la Galerie Dina Vierny en 1959. Une autre personne prend soin de lui dès les années 1960 : Marian Włosiński, une peintre qui voit en Nikifor un grand artiste. Sa réputation ne cesse de grandir jusqu’à son décès en 1969. Un musée lui est dédié en 1995 dans son village natal de Krynica ainsi qu’un biopic « Mój Nikifor », en 2004.
Le peintre Edward Dwurnik disait de lui : « Je n’ai jamais éprouvé d’émotions plus fortes que celles suscitées par ses tableaux lorsqu’ils sont vus en personne. Je les ai vus pour la première fois en 1965. C’était un peintre accompli, grand et profond, et il abordait la peinture comme les maîtres de la Renaissance – d’une manière classique et honnête. Tout ce qu’il peignait était quelque chose qu’il avait VU. Ce qu’il avait vu était ensuite remanié par sa mémoire et son imagination. Il était parfait pour se libérer des contraintes de la réalité et créer une vision, un monde, sa propre structure. Il racontait son histoire et peignait son univers. »
Sans titre
14,3 x 26,5 cm, Aquarelle et techniques mixtes sur papier