Jacques Doucet
|||||||||||
(Boulogne-Billancourt, 1924 – Paris, 1994)
Suite à une enfance douloureuse, Jacques Doucet devient un enfant révolté, épris de liberté, passionné de peinture et de poésie. En 1941, il se rend à Saint-Benoît-sur-Loire à la rencontre de Max Jacob, qui l’encourage sur la voie de la création artistique. Doucet commence alors sa carrière de peintre et expose au Salon d’Automne en 1943 et 1944. Engagé politiquement pendant l’Occupation, il est arrêté. A la Libération, il reprend ses activités et expose au Salon des Surindépendants en 1946 et 1947.
En 1947, il est invité avec le peintre hollandais Corneille à Budapest, où il expose et rencontre les peintres de l’Europaï Iskola. De retour à Paris, il adhère au Groupe surréaliste révolutionnaire puis au mouvement CoBrA, une « internationale des artistes expérimentaux » dont la courte existence s’inscrit entre 1948 et 1951. L’expérimentation, la spontanéité sont au cœur de la démarche des artistes qui puisent leur inspiration dans les dessins d’enfants, les graffitis, l’art populaire ou primitif. Doucet sera présent à toutes les expositions CoBrA, de la première exposition d’Art expérimental au Stedelijk Museum d’Amsterdam en 1949 à l’ultime exposition de Liège en 1951.
Après l’aventure CoBrA, Doucet se détache de la figuration et compose de petits formats à la touche large et brusque, aux couleurs contrastées. Le peintre ressent le contact avec la matière comme une nécessité, à la fois quête spirituelle et plaisir sensuel. Un peu plus tard, la pratique du collage lui permet de « renouveler sa vision ». Il y mêle des fragments d’œuvres, de dessins d’enfants, de magazines, suivant une soif d’expérimentation qui le conduit à l’invention en 1969/70 des « pétrifications », assemblages d’objets et de fragments figés dans de la résine.
Jusqu’à la fin de sa vie, en 1994, les formats de ses tableaux vont en grandissant, comme le lyrisme et la spiritualité qui en émanent. Doucet se livrait à un combat intime avec la peinture, qu’il retouchait sans cesse. « C’est lorsque je détruis le tableau qu’il trouve sa respiration et sa vie » disait le peintre.
Untitled, 1960
Huile sur toile
81 x 65 cm
Sans titre, 1955
Huile sur toile
50 x 100 cm