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ART PARIS ART FAIR au Grand Palais du 5 au 8 avril 2018

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L’évènement que représente Art Paris pendant cinq jours, nous permet d’offrir cette année au public, collectionneurs et amateurs, l’œuvre de Ra‛anan Levy, dans un espace digne d’une grande exposition monographique.

Artiste franco-israélien né en 1954, Ra‛anan Levy partage son temps entre Paris et Florence. Il s’inscrit dans la lignée des grands artistes figuratifs du XXIème siècle. Trois grandes expositions personnelles lui ont déjà été consacrées aux musées Maillol de Paris et de Banyuls-sur-Mer ces dernières années, parmi d’autres, tant en France qu’à l’étranger (Londres, New York, Tel-Aviv…). Il travaille plusieurs mediums, de la peinture aux techniques mixtes, en passant par diverses techniques d’estampes, mais aussi le dessin (fusain, pastels, crayons, aquarelle). Il sature ses agendas annuels de croquis tantôt à peine esquissés, tantôt extrêmement aboutis.

Parmi ses sujets de prédilection, l’on trouvera ici, en-dehors du thème « classique » de l’art occidental de l’autoportrait, d’autres beaucoup plus surprenants : les « pigments » (dits « éléments essentiels », vues de l’atelier de l’artiste), les lavabos, les bouches d’égout. Les « espaces vides », appartements délaissés par leurs occupants, jonchés de traces de vies plurielles et mystérieuses ; peuplés de fenêtres et de portes le plus souvent entr’ouvertes, allées et venues passées et à venir, laissent deviner des possibilités de fantômes.

Ces objets banals de notre quotidien, que l’on regarde à peine, ou tout du moins sans leur prêter un intérêt esthétique noble, digne de représentation artistique, subissent, sous la main de Ra‛anan Levy des métamorphoses inquiétantes. Ils ne sont pas prétexte à l’anecdotique, ni à la recherche d’un effet thématique, mais bien les outils d’un imaginaire et d’une vision plastique personnels et originaux.

Et justement, la main, cet organe protéiforme, mobilise encore l’attention de l’artiste. Jeux de constructions, de pliures de doigts comme autant d’introspections de même nature que ses autoportraits. A travers ce nouveau langage des mains dont nous devons déchiffrer le code apparaissent des traits de caractère, des humeurs, des histoires, de l’humour. Ce petit fragment de corps humain devient autonome, se fait monumental, dans des perspectives et des échelles vertigineuses, il nous percute physiquement au gré des différentes circulations d’espace, que les mains soient ouvertes ou – le plus souvent – fermées, serrées, entrelacées, lacérées de veines et de rigoles. Ce ne sont plus des doigts, ni des paumes, mais des organismes étranges, monstres ou vaisseaux spatiaux, où les ongles sont métamorphosés en hublots, écrans, yeux qui nous regardent. Nous pénétrons dans un monde fantastique tantôt menaçant – les noirs des estampes accentuent la dramatisation – ou nous invitant à parcourir ces structures dont nous ne sommes plus du tout assurés de la nature : organique, végétale ou architecturale ? Jeux de mains, jeux de vilains, nous susurre malicieusement le dicton…

Les dernières œuvres de Ra‛anan Levy révèlent une très forte intensification du thème de l’eau. Eaux jaillissant des robinets, des bouches d’égout, pigments vifs qui se déversent au centre du tableau comme une menace, un torrent dévastateur potentiel. L’artiste compose, par cadrages très serrés de jeux de constructions, accumulations-saturations savantes, va-et-vient étranges suintants de substances troubles qu’il dépose dans des perspectives de diagonales, vues en plongée qui provoquent le vertige – la chute ? – de celui qui regarde. Le spectateur « tombe » alors littéralement sur ces sols instables et humides. Sans présence humaine, les bouches et plaques d’égout, les bondes des éviers, les robinets, les carrelages, les bocaux et froissements de tissus s’assimilent à des organismes vivants, se font bouches ou œil, cavités, orifices corporels qui nous observent ou nous absorbent, marqués par un traitement d’aplats lisses rythmés d’autres couches plus granuleuses. La surface de ces objets de métal ou d’émail est traitée comme autant de peaux ou chairs, lacérées de veines.

Cette maîtrise des matériaux – l’huile ou le fusain, la tempera ou le pastel, ou bien encore la gravure –invite à nous plonger, par ses halos de salissures ou d’usure, dans les eaux abyssales des vestiges de nos existences. Qu’il s’agisse des toiles de très grandes dimensions ou des formats beaucoup plus réduits, Ra‛anan Levy nous entraîne dans une interrogation profonde et poétique, balancée entre réalité et rêve, dans un mystérieux vertigo de matière picturale.

Olivier Lorquin

Art Paris Art Fair 2018

Grand Palais – AVENUE WINSTON CHURCHILL 75008 PARIS

Jeudi 5 avril de 11h30 à 20h
Vendredi 6 avril de 11h30 à 21h
Samedi 7 avril de 11h30 à 20h
Dimanche 8 avril de 11h30 à 19h

Plus d’informations sur http://www.artparis.com/fr

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